Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Louis Aragon
Bonjour Barbara,
Le texte est assez technique, la poésie peut-être un instant, je sais c’est très personnel …La dans ce cas présent, peux-tu m’apporter des précisions sur le fil conducteur de ton texte, Tu comprends, cela m’aiderai beaucoup à l’avenir pour travailler de mon côté.
Je m’intéresse un peu plus à la poésie et l’étymologie des mots.
Par avance Merci Barbara, en espérant ne avoir abusé de ton temps.
Prends soin de toi et bon dimanche.
Tony
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Bonjour,
J’ai retravaillé un premier jet sur l’abandon de l’enfance en essayant de ménager par les mots une ambivalence constante entre l’horizontal et le vertical…Pour arriver finalement à un non-choix volontaire, entre l’enfant ou l’adulte, l’horizontal ou le vertical, d’où la géométrie variable…
C’est étrange d’expliquer comme ça…
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Si, je crois comprendre ce que tu m’expliques.
Tu discernes parfaitement l’enfant et l’adulte sauf que volontairement, pour des raisons qui sont les tiennes tu ne fais pas de choix. Ca c’est dans un premier temps…
L’horizontal et le vertical, je trouve cela subtile pour nommer ces deux tranches de vie…
Merci Barbara.
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De rien…
Bonne journée à toi…
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Il est vraiment bien celui-là aussi!
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En poésie je me laisse porter par les mots, par leur sonorité, c’est comme un chant intérieur… ici les mots racontent avec une aisance qui me parle, c’est très beau…
J’aime beaucoup également la photo qui illustre votre poème. Elle donne une belle dimension au thème du poème, je trouve 🙂
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C’est gentil..et ça me touche…
si technicité il y a , j’estime qu’elle doit être invisible dans un premier temps…
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Bon jour,
« au cordeau du chemin » me fait penser à la chanson de Barbara « L’aigle noir « .
Max-Louis
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Ah bon? pourquoi?
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La chanson de Barbara suit un chemin de l’enfant à l’adulte.
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et d’une blessure bien particulière qui a troué ce passage-là…
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Après tout, pourquoi faudrait il choisir ? Ce poème me touche beaucoup. C est incroyable de voir comment d un intime a un autre des échos sont semblables.
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C’est gentil;Je crois qu’on ne choisit jamais…Et que la géographie du corps et de l’esprit nous est semblable pour l’essentiel. Seule diffère la façon de la mettre en mot (ou pas). Moi je serai toujours une enfant de 48 ans, puis de 49….De 80?
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