En finir avec le snobisme littéraire? ( Musso versus Faubert)

Petit coup de gueule ce soir en parcourant divers articles revenant sur ce sujet…

-Cette société pue à vouloir pernicieusement vouloir que TOUT se vaille. Ce n’est pas le cas. Chacun le sait mais tout le monde essaie d’y trouver pour le coup la légitimité de sa propre parole.Donnée à tous mais en apparence seulement.Car ça fait belle-lurette que la parole est RAVIE au profit de l’illusion de la parole.

-Non Musso et Lévy ne peuvent prétendre à l’art littéraire. Que cela se lise aisément est une chose, qu’on puisse en trouver la lecture agréable je peux comprendre (j’en ai lus beaucoup aussi pour comprendre le phénomène de vente!). Après je voudrais que dix ans après on puisse m’en parler encore en vibrant. Moi je ne savais déjà plus de quoi il retournait quelques jours après..

-Il existe un véritable danger à tout aligner sur le plan artistique dont nos gouvernants à long terme ne pourront que se féliciter dans le flou volontairement entretenu.

-L’école propose AUSSI de la littérature dite « non-classique » et c’est bien. Et elle ne doit surtout pas se passer des Classiques non plus. C’est un acte de résistance.

-La question de l’émotion et du plaisir ne me semble pas pertinente.Elle relève trop de l’immédiateté et du plaisir immédiat qui entrave, empêche d’aller plus loin et est savamment travaillée dans ce sens. J’aime donc c’est excellent?

Euh moi j’aime les entrecôtes bien saignantes, donc c’est bien et c’est bon! (et pas dans l’air du temps!)

-Voilà,

Gustave,

Du fond de nos Gueuloirs communs, je lève mon verre (de vin de préférence!, pas bien non plus…) en l’honneur de Bouvard et Pécuchet!

24 réflexions sur “En finir avec le snobisme littéraire? ( Musso versus Faubert)

  1. Bon, on va dire que je prends ce billet coup de gueule pour moi 😉
    Avant toute chose, je tiens à préciser que le mien, de billet, n’était qu’un avis parmi tant d’autres (dont le tien) et que je n’aurai pas la prétention ni le culot de le considérer comme « le seul et unique » (la liberté d’expression, tout ça tout ça).
    Ensuite, en partant toujours du principe que ton coup de gueule est une réponse à mon article, je tiens à dire que je rejoins totalement ton avis sur bon nombre de choses que tu dis ici. Ce qui me « dérange » c’est que je n’ai pas l’impression que tu l’aies compris. Je n’ai par exemple pas l’impression d’avoir dit à quelque moment que ce soit, que tout se valait, ni même que ma parole était plus légitime qu’une autre.
    J’ai l’impression que tous mes « arguments » sont démontés point par point, quand tu dis par exemple : « L’école propose AUSSI de la littérature dite « non-classique » et c’est bien. Et elle ne doit surtout pas se passer des Classiques non plus. C’est un acte de résistance. ». Ma question est : à quel moment ai-je dis le contraire ?
    Dans ton commentaire, tu me disais que j’allais sûrement me désabonner de ton blog parce que tu n’étais pas d’accord avec moi. C’est dommage comme raisonnement je trouve. Pour ma part, j’ai pris plaisir à lire ton billet, je prends plaisir à te répondre, puisque cela me permet de me remettre en question dans ma manière de dire les choses d’une part, et d’argumenter sur mes convictions de l’autre, et je prendrais sans aucun doute plaisir à lire tes futurs billets (en restant abonnée donc ahah !).

    Le seul et unique but de mon article, était de faire part d’un ressenti que j’avais, notamment après avoir entendu certaines personnes de mon entourage proche se dénigrer parce qu’ils estimaient que leurs lectures ne valaient pas la peine d’être étalées, ou étaient même presque honteuses du point de vue des autres.
    Pour ma part, comme je te le disais en réponse à ton commentaire, Musso est un auteur que je ne dois plus lire depuis mes 16 ans. J’en ai 28 aujourd’hui, et je continue encore à faire mon cheminement littéraire, grâce à mes découvertes inopinées, grâce à mon travail, grâce à ma curiosité, et grâce à des gens comme toi, qui tiennent des blogs et qui parlent de ce qu’ils ont aimé. Pour autant, je ne regrette pas d’avoir lu cet auteur (parce que oui, c’est un auteur, et qu’il appartient, qu’on l’aime ou non, à l’art littéraire, je pense), parce qu’il m’a accompagnée à un moment de ma vie. Moment de ma vie où j’ai aussi découvert des classiques magnifiques et bouleversants, que ce soit à mon initiative ou bien à celle de mes professeurs. Musso ne m’accompagne plus, mais je continue de le retrouver dans les bibliothèques et les sacs mains de quelques copines, et croies-le ou non, elles vibrent. Autant que moi quand je me prends une claque par David Vann. Tu vas me dire que c’est impossible de mettre ces deux auteurs sur le même plan, et je te répondrai : pourquoi pas ? Pourquoi ne pas les mettre sur le même plan juste par le fait qu’ils déclenchent l’un comme l’autre des émotions chez leur lectorat ?

    A aucun moment dans mon article, je ne dis : Victor Hugo = Marc Lévy. Parce que clairement, non. Moi je dis juste que dans une vie, ces deux auteurs là, peut-être (sans doute même) à des moments différents, déclencheront un truc. Tu dis « La question de l’émotion et du plaisir ne me semble pas pertinente. », je ne suis pas d’accord, mais je respecte. Personnellement quand j’avance ces arguments, c’est que pour moi, l’émotion et le plaisir de ma lecture feront que j’approfondirai mon cheminement dans l’oeuvre de l’auteur, que j’irai aussi me renseigner sur les auteurs qui l’auront inspiré tout au long de sa vie et de la construction de sa propre oeuvre.

    Ma seule volonté dans mon article était simplement de vouloir parler aux gens autour de moi (mes proches comme les inconnus), n’ayez pas honte de lire tel ou tel livre sous prétexte qu’on vous dit que c’est pas de la « vraie littérature ». Personnellement, je préfère savoir quelqu’un plongé dans la lecture de Twilight plutôt que devant Les anges de la téléréalité.

    Bien sûr que tout ne se vaut pas. Mais est-ce qu’on va dire à un gamin qui nous tend un dessin « oui enfin, ça vaut pas Delacroix ou Picasso », sous prétexte que dessus, sa maman est plus grande que la maison et que le soleil a un sourire ? Ben pour moi la lecture c’est pareil, il faut bien commencer par quelque chose, et si c’est Musso qui nous amène à lire Orwell, alors moi je dis oui !

    Après, je me dis que mon titre était aussi peut-être mal choisi, parce que finalement, à travers ce titre, je fais peut-être moi même preuve de snobisme vis-à-vis des gens que j’accuse de snobisme ahah !

    En tout cas merci pour ton avis, c’est très constructif comme échange 🙂
    Bonne soirée !

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    • Merci Le Joli,
      Loin de moi l’idée de tout casser point par point, seulement le titre était peut-être provocateur…
      J’aimerais croire que Musso mène à Orwell. Je ne le crois pas. Je n’éprouve aucun mépris envers les gens qui lisent, quoi qu’ils lisent et je constate la plus grande fréquence de raillerie envers les lecteurs de Musso pour la véritable littérature que le contraire en outre sur WP… A analyser…
      Bien à toi.

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      • Oh mais je ne doute pas que l’inverse de ce que j’avance existe aussi ! Et je le déplore tout autant.. Le débat est tellement vaste (et sans fin?). En tout cas, la petite ado que j’étais, qui lisait Musso au collège, se penchera très bientôt sur Orwell, après avoir découvert avec joie bien d’autres auteurs, d’autres oeuvres, bon(ne)s comme moins bon(ne)s et j’espère continuer à le faire aussi longtemps que possible. J’espère aussi que tu repasseras à l’occasion jeter un oeil à mes billets, et peut-être même aussi redonner ton avis 🙂
        Belle soirée 🙂

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  2. « …-La question de l’émotion et du plaisir ne me semble pas pertinente.Elle relève trop de l’immédiateté et du plaisir immédiat qui entrave, empêche d’aller plus loin et est savamment travaillée dans ce sens. J’aime donc c’est excellent?… »

    Le pouvoir organise la culture pour l’a rendre infirme. On fait du Notre-Dame-des-Landes avec l’ART
    et ça fonctionne à merveille, le fric est omniprésent, les intellos des salons parisiens font un gang avec les galéristes, les médias poussent à la pensée unique. On décrète ce qu’il faut aimer…l’amour pour tous et mon cul à qui il est ? Je marie pas ma pensée à ce qui doit être reconnu, indépendante elle va voir au fond des choses ce qui se cache dans la façade.
    Je t’encourage Barbara ta parole je la fais mienne en cela comme n d’autres choses. Merci !
    N-L

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  3. Je te rejoins totalement sur ce thème. Je trouve dommage que les gens perdent leur temps avec ces auteurs médiocres. Dans 50 ans, plus personnes ne parlera de Musso.. Vendre beaucoup de livres c’est une chose.. je ne mesure jamais la valeur d’un auteur à la quantité de livres qu’il vend.. fort heureusement. Et oui tout ne se vaut pas. Bonne soirée 🙂

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