Congé au vent / René Char

À flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l’époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement
odorante d’une fille dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragiles branches.
Pareille à une lampe dont l’auréole de clarté serait de parfum, elle s’en va, le dos tourné au soleil couchant.

II serait sacrilège de lui adresser la parole.

L’espadrille foulant l’herbe, cédez-lui le pas du chemin.
Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l’humidité de la
Nuit ?

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