Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Louis Aragon
Bonjour, cela me fait penser à la chanson « Diamonds and rust » de Joan Baez, dont je viens de faire une « interprétation libre » ( mais en essayant d’en garder l’esprit… )
c’est « de diamants et de rouille »
—
Entends , entends gémir le vent,
qui ouvre les cages aux oiseaux,
c’est le même qu’autrefois
quand je partageais avec lui
mon secret le mieux gardé.
Je t’ai aimé, toi , l’authentique vagabond
qui n’avait nulle part où aller.
Tu est resté t’endormir
perdu dans mes bras
et dans nos rêves de jeunesse.
Maintenant, tu me reviens,
les cheveux de neige,
mais tes yeux de silence
ont l’aspect d’un puits sans fond
où le feu sacré s’est éteint à jamais.
Des années après,
je suis dans l’incertitude.
Tu n’as pas de nostalgie du passé
et tu voudrais m’offrir des diamants et de la rouille
Je ne sais plus qu’en penser.
Tant d’années se sont écoulées.
Les feuilles mortes
tourbillonnent autour de tes mots.
Il est vrai que je t’ai aimé
de tout mon cœur,
mais tu appartiens au passé,
et le sourire que je voyais
derrière la fenêtre de l’hôtel
de Washington Square
s’est effacé.
Les nuages continueront leur route
s’entrelaçant un instant avant de disparaître,
mais nous ne ferons pas comme eux.
Entends , entends gémir le vent,
c’est toujours le même…
Malgré la rouille sur nos mains,
je continuerai seule mon chemin
sans demander de diamants
et sans mendier.
Sache que je les ai déjà payés.
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C’est vrai oui…
Je n’y vais pas pensé…
Superbe…
Merci Rechab
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