Cinquante quatrième lettre pour toi

l’été déjà se suspend dans les haies

active partout ses poulies dans un printemps surpris

je t’écris

tout crie haut

les plaintes de la rosée éclatent dans les bouches déformées et le rouleau des mots s’écrase sur les crêtes

à la face hilare des nuages sans même accoucher de tempêtes

et moi je tourne mon récitatif intime sur son bleu de liesse

c’est une durée parfumée

une fleur qui connaît la danse lente des grands fleuves

toujours entre expansion et réticence

c’est le feu stellaire d’une communion sensible qui se fait un lit rassuré de terre

un lit rassuré d’amour quelque part entre expression et silence

c’est un nid de tendres preuves où je trône avec le sourire attendant souvent que me reviennent mes mots grandis d’un souffle nouveau et de l’aile d’un horizon

ce n’est pas toujours facile tu sais de se choisir une vie magicienne

 

B.