
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? – Je l’ignore.
Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L’inflexion des voix chères qui se sont tues.
Verlaine voit un parc
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https://paysdepoesie.wordpress.com/2013/08/13/verlaine-voit-un-parc/
Moi, dont l’esprit jamais ne fut trop pénétrant,
Je préfère les jours qui passent sans problème,
Qui ne sont, chaque fois, ni tout à fait le même
Ni tout à fait un autre, et rien ne m’y surprend.
Saveur de ce dimanche en mon coeur transparent :
Au ciel un doux soleil, de mon bonheur l’emblème,
Sur l’horizon parfois quelques nuages blêmes,
Et la brise au jardin dansant et murmurant.
Qu’apportera demain, pour l’instant, je l’ignore.
Je marche dans les rues du village sonore
Reconnaissant (ou non) les passants qui sont là.
La neige semble avoir modelé des statues,
Et, dans le parc, si blanche, et calme, et grave, elle a
Fait que beaucoup de voix aujourd’hui se sont tues.
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un grand merci
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