Sur l’herbe jubilatoire

tu es ici

sans que j’aie eu à préparer ma peau

pour te plaire

tu es ici comme la maison dernière

tes yeux longent mes yeux avec tous leurs critères

bleus

à me hisser au plus doré de moi-même

râle de l’aube avec tous ses vents illusoires

confins orange de l’enfance qui me vont

comme un gant

velours sur le ventre blanc du matin

tu es ici ma paresse tiède

tes doigts remontent jusqu’à la naissance

de mes cheveux

sabres de douceur et tendresse cérémonielle

dont le ciel s’avise suspendant un instant

ses oiseaux trompés par la transparence

de cette si tardive récompense

j’entends éclater jamais différées

les gousses tendres de la lumière à mains nues

je sais qu’il y a désormais un chemin de jambes

recommencé

gourmand sur l’herbe jubilatoire

 

Barbara Auzou

8 réflexions sur “Sur l’herbe jubilatoire

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