Espace que rien ne peut contraindre

c’est une histoire de mers et de partage

le matin s’ouvre sur ma courbe patiente

et nos aveux

comme le chapitre d’un livre limpide

dont on arracherait les mots un à un

c’est peut-être que notre vie prend sa leçon intime

des inconstances de l’eau

du vent qui nous accroît et prends nos yeux

et le silence qui nous revient a déjà

une autre texture sans rime ni raison

sollicite des espaces que rien ne peut contraindre

brûle ses cailloux blancs et tous ses vaisseaux

réaffirmant partout la nécessité des légendes

on entend du cimetière marin s’élever quelques chansons

d’oiseaux feutrés et de cordages

d’amour et de disparitions

dont la lande garde farouchement les secrets

 

Barbara Auzou