Merci au vaste

il est si intime le merci au vaste

et sa franchise est si chaude

qu’il a d’autres raisons que les yeux

il glisse un matin sur la mer des toits

et il s’enfuit nous laissant l’illusion des mots pour le dire

le pont arrimé de quelques rêves

des gestes qui n’abdiquent pas sur les longues tables

du temps

où l’on pose un miel troué de lumière

et de tout ce qui nous dépasse on fait

un parc de jeux infini

un caillou jeté loin qui dévale la vie

un territoire d’écriture comme on peut

en mes jardins le soleil redresse sur l’heure

sa marge d’erreur

sous le joug du feu un oiseau s’est arrêté en l’air

peut-être m’a-t-il regardée soudain complice

et je m’en vais reprendre contre la haie

le chant prioritaire et amoureux du poème

qui t’est adressé

 

Barbara Auzou