Tendresse dépossédée

vieillir est-ce faire provision d’existence

en déplaçant seulement la nuit un peu plus loin

est-ce se glisser entre les deux ailes de l’horizon

le sourire en coin de celui qui sait ne savoir rien

et s’en réjouit tandis que dansent les planètes douces

dans l herbe assoupie

est-ce s abandonner à la tendresse dépossédée

toujours au-dessus d’elle-même

et replacer les tremblants tréteaux sur le ventre

vergeturé de la terre

berceau de ton épaule verte tutelle où je m’endors

en inventoriant tes hauts silences

et tes sourires mystérieux

j’habite comme une chance ouverte

le poumon sans âge d’une région sentimentale

la tiédeur d’un rêve où les étoiles sont des soeurs

et l’amour dans le poème le plus grand combat

 

Barbara Auzou

18 réflexions sur “Tendresse dépossédée

  1. Vieillir ! La très belle évocation de ton poème en témoigne, c’est le temps des questions, de La Question qui ne connaît pas de réponse.
    Mais vieillir c’est être riche, assurément, d’une inestimable collection de souvenirs…

    Aimé par 1 personne

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