
De quoi pouvons-nous avoir peur ici, puisque c’est la
maison ?
Dehors nous entendons le ciel comme le souffle d’une
bête
Chercher cet autre ciel en nous qui s’écarte sans fond.
L’inconnu marche, on voit ses pas marqués dans les
touffes d’étoiles,
Et même dans l’après-midi, aveugle à la fenêtre
Le bleu dresse son front.
Les voix qui gouvernent alors ne nous consolent plus.
Il
reste
A détourner contre ce mur une tête pleine de larmes.
Quand notre misère interroge, une détresse lui répond
Ainsi, comme à la porte basse où heurte la prière.
Et qu’espérer de plus, nous qui sommes toujours au
centre, avec
Nos bras posés sur le cercle de l’horizon, dans la demeure
Où tout nous est donné, même l’horreur qui s’ouvre au
fond
Comme l’acquiescement sauvage des chevaux sous les
collines ?
Ici c’est la maison.