Parution de Tout amour est épistolaire

J’ai le plaisir de vous annoncer la parution prochaine de Tout amour est épistolaire chez Z4 éditions.

Ce recueil regroupe les cinquante premières lettres publiées sur ce blog les dimanches matins.

Je remercie Daniel Ziv et j’en profite aussi pour vous recommander chez le même éditeur Excursions poétiques de Marie-Anne Bruch que je suis en train de lire.

Voir ici

Parution prochaine de Je suis l’envol (Francine Hamelin & Barbara Auzou)

Après L’envolée mandarine , j’ai le plaisir de vous annoncer la parution prochaine de Je suis l’envol, aux éditions UBIK-ART.

Un beau livre d’artiste dont cet éditeur a le secret, préfacé par la poétesse Nicole Hardouin, qui devrait prendre son envol l’été prochain.

Merci à toi Francine, de tout cœur.

Merci à la talentueuse Nicole Hardouin dont je vous offre la préface ci-dessous.

Merci à l’éditeur Jean-Claude Rivière dont l’enthousiasme devant le manuscrit reçu nous a fait chaud au cœur.

Préface de Nicole Hardouin

Je ne sais où va mon chemin, mais je marche mieux quand ma main serre la tienne.

A. de Musset à son frère, 1844.

Les lignes fluides des sculptures de Francine Hamelin ont inspiré celles, poétiques, voire surréalistes de Barbara Auzou. Elles convergent en heureuses synergies comme si elles étaient destinées les unes aux autres, laissant amateurs d’art et lecteurs rêver, imaginer, se dépasser au gré de mutuelles perspectives.

Les mots donnent une profondeur particulière à la forme qui résiste, à l’albâtre qui prend sens sous le ciseau. Cette lutte et cette victoire sur la matière confèrent au texte une profondeur visuelle inédite.

Les superbes sculptures de Francine Hamelin qui accompagnent chaque texte, sont des sculptures d’albâtre de toutes les couleurs sauf le bleu et le vert venant des îles de la Madeleine comme l’artiste a bien voulu nous l’expliquer.

Ce sont des points d’orgue lorsque l’œil vient à la rencontre du mot dans des rêves que guette la nuit, unité parfaite entre les deux artistes, jeux de miroirs, d’échos, « et la main tremble d’avoir touché le plein et le creux, ce duvet d’aile dans une pierre » ( Lorand Gaspard.)

Barbara Auzou est, dans ce recueil, une flamme vêtue de bure, un feu de brousse, dont les lèvres s’égarent dans un rêve jusqu’au bleu rare de l’âme indivise / et touche au matin les ailes / des oiseaux voluptueux, c’est alors que les jours s’éveillent au souffle puissant de sa plume, elle habite avec une ferveur fluide la chair des mots.

Elle se fond dans la nature, elle y loge avec délicatesse ses espoirs, ses désirs, ses larmes, peut-être ce, discrètement et son âme, au bout de sa plume, serpente dans les arbres entre les oiseaux « et la terre humide/ s’accorde à ses pensées » (P. Emmanuel)

Les rêves dansent aux berges des pages dans une sensualité affleurante.

Dis-moi seulement que je pèserai un instant dans la maison légère de tes mains et s’éveille alors le jour dans une symphonie de tons subtiles. La poétesse est à la recherche d’un éternité provisoire, lumineux abysses.

Les cicatrices s’étirent contre la fourrure des désirs pour brûler et mon corps s’est cogné en famine/ a bu toutes les amplitudes horaires/la vague inapaisée d’un temps/ et dans cette sphère pleine/ embroussaillée d’oiseaux/ et de fleurs adolescentes/ j’ai su alors ce que voler voulait dire.

B. Auzou connait les chemins secrets où, depuis des forêts nomades, accourent les ombres mendiantes là, où les mots s’étirent en sortant de la taupinière de l’âme ; duvet de douceur qui dérive dans la cambrure des ailes d’oiseaux égarés dans un ciel où flambe la raison.

Ailes légères comme les rêves des salamandres, chapelle de mystères dans laquelle Auzou fait trembler le solfège des étoiles là où les oiseaux fatigués plantent leur attente dans son regard : c’est un abcès d’étoiles / dont on se fait une maison de fortune.

C’est là, dans le vent et la bourrasque que poétesse et sculptrice s’installent, car il faut bien se rassembler contre l’oubli et de cet oubli, elles font , en une manière d’hymne panthéiste, jaillir la moëlle secrète de la nuit et le vent caresse l’alphabet rond / de notre dans sentimentale/ que j’écluse tendrement/du bout de mes doigts.

L’ENVOL avec la force de ses mots est un voyage qui ne peut laisser indifférent on y rencontre des délires, et des déclics, de la bure et de la soie, des étoiles, des oasis, des mirages et du sable pour y tracer les cercles du vent et du désir : et ton nom est un legs de fontaines/ un voyage sentimental/ où je te suis et me reconnais… : garde ma main dans la tienne.

Ce recueil avec son verbe puissant et les sculptures qui en tissent l’haleine traversera l’épreuve du temps.

Nicole Hardouin

Parution à l’automne de L’envolée mandarine / Sculptures de Francine Hamelin & Poèmes de Barbara Auzou.

C’est avec un grand bonheur que je vous annonce la parution prochaine de L’envolée mandarine, recueil de sculptures/ poésie, en collaboration avec Francine Hamelin, aux éditions 5Sens.

Merci à toi Francine.

Merci à Anne-Lise Wittwer qui me réitère sa confiance.

Et merci à Jeanne Champel-Grenier notre généreuse et talentueuse préfacière.

La réconciliation, mon quatrième recueil ,préfacé par Xavier Bordes, paraîtra aux Editions L’Harmattan en février dans la collection Poètes des cinq continents.

Qu’il me soit permis de remercier ici le poète Philippe Tancelin qui en a rédigé la première note de lecture.

Qu’il me soit permis aussi de remercier le poète Xavier Bordes qui m’a offert une préface ce 24 décembre….

Le numéro 94 de Traversées et l’arrivée prochaine de L’Epoque 2018…

Bonheur de recevoir comme pour chaque numéro ce 94 de la revue Traversées…Bonheur aussi d’y voir mon recueil en association avec le peintre Niala y figurer…(Je ne vous cacherai pas que 14 mois entre la réponse positive et la parution…C’est long…Même si je suis déjà sur le manuscrit de l’Epoque 2019…)

Lisez l’Edito de Patrice sur la sélection opérée par le comité de lecture malgré-lui, des centaines de manuscrits annuels pour un choix de 3 ou 4 recueils …

Ce n’est plus qu’une question de jours cette fois…J’en indiquerai ici le lien de la recension…

traversees

Correspondance: Lettres. Stéphane Mallarmé.

  Mallarmé par Edouard Manet.
Edouard_Manet_-_Stéphane_Mallarmé_-_Google_Art_Project
Bénéficiant d’une superbe édition, 3 340 lettres de Stéphane Mallarmé nous plongent dans l’intimité du poète, de sa jeunesse à sa maturité. Saisissant.

Aucun mode d’emploi n’accompagne le génie mallarméen. L’œuvre est là, c’est tout, étique et hermétique, enclose en son secret. A prendre ou à laisser. Même dans les proses éclectiques de Divagations, Mallarmé (1842-1898) n’en a pas transmis les clés, laissant aux futurs exégètes le soin de forger le trousseau. Il est pourtant un lieu où le poète s’est confié, avec souvent cette sincérité rassurée qu’autorise l’amitié : sa correspondance, peu à peu rassemblée et complétée depuis un demi-siècle, et qui bénéficie aujourd’hui d’une nouvelle et superbe édition — offrant à lire quelque 3 340 lettres. Mallarmé avait beau prétendre détester l’exercice, il s’y est adonné tout au long de sa vie avec une telle constance qu’elles constituent une sorte de journal intime — une « autobiographie poétique et intellectuelle », selon les termes de Bertrand Marchal, responsable de ce volume après avoir dirigé l’édition des Œuvres complètes de l’écrivain en Pléiade.

On y suit donc les heures et les jours, fort paisibles, de Stéphane Mallarmé, de la jeunesse jusqu’aux années de la maturité au cours desquelles, ayant pu abandonner son emploi de professeur d’anglais, devenu un écrivain consacré, révéré même — et ce, en dépit de la parcimonie de ses publications —, il est décrété par ses pairs « prince des poètes ». Les familiers des mardis de la rue de Rome — ces soirées où il recevait, dans le salon de son domicile parisien, ses amis et admirateurs, de Manet à Huysmans, d’Henri de Régnier à Debussy ou Ravel… — ont livré de lui des descriptions d’une émouvante simplicité : « C’était un homme de taille moyenne […]. Il gardait, pour recevoir, d’épais chaussons de laine, et, comme il était très frileux, il avait presque toujours sur les épaules un plaid quadrillé. Cela ne l’empêchait point de s’adosser au poêle, et il restait debout toute la soirée, fumant sa pipe favorite au fourneau de terre rouge et au tuyau fait d’un os d’oie… » (Camille Mauclair).

Le contraste est saisissant, entre cette surface ordinaire et bourgeoise et l’absolu auquel tendaient toutes les forces intellectuelles et spirituelles de l’artiste : « Mallarmé vivait pour une certaine pensée : une œuvre imaginaire absolue, but suprême, justification de son existence, fin unique et unique prétexte de l’univers l’habitait », écrira plus tard Paul Valéry, s’agaçant des accusations d’illisibilité qui entouraient l’œuvre de son aîné et ami. Une œuvre qui défie le résumé et l’analyse, qui n’use ni de la narration ni de la description, qui n’a ni thèmes ni motifs cohérents. Une œuvre qu’il ne s’agit ni de déchiffrer, ni de comprendre, mais plus simplement d’éprouver : entrer en contact, et tenter de ressentir la « sorcellerie évocatoire » dont parlait Baudelaire… Au risque que s’en sente exclue « la foule profane ».

Dans une lettre datée du 27 juin 1884, destinée au journaliste Léo d’Orfer, se niche la définition que Mallarmé donnait de son geste d’écrivain : « La Poésie est l’expression, par le langage ­humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l’existence : elle doue ainsi d’authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. » Convaincu que « toute chose sacrée qui veut demeurer sacrée s’enveloppe de mystère », Mallarmé ne cultive pas l’obscurité. A l’écrivain et critique anglais Edmund Gosse, il explique, une dizaine d’années plus tard : « Je fais de la Musique, et appelle ainsi non celle qu’on peut tirer du rapprochement euphonique des mots, cette première va de soi ; mais l’au-delà magiquement produit par certaines dispositions de la parole, où celle-ci ne reste qu’à l’état de moyen de communication matérielle avec le lecteur comme les touches du piano. »

Au-delà du sens des mots, au-delà de l’harmonie et du chatoiement des sons : Mallarmé vise haut et loin, cherchant à atteindre « l’explication orphique de la Terre, qui est le seul devoir du poète et le jeu littéraire par excellence ». Ce dessein ultime, il l’a aperçu et compris dès le milieu des années 1860 — il a alors environ 25 ans. Au cours de l’été 1866, à son ami le poète Théodore Aubanel, il raconte : « J’ai jeté les fondements d’une œuvre magnifique. Tout homme a un Secret en lui, beaucoup meurent sans l’avoir trouvé, et ne le trouveront pas parce que, morts, il n’existera plus, ni eux. Je suis mort, et ressuscité avec la clef de pierreries de ma dernière Cassette spirituelle. A moi maintenant de l’ouvrir en l’absence de toute impression empruntée, et son mystère s’émanera en un fort beau ciel. » Puis, quelques jours plus tard : « J’ai voulu te dire simplement que je venais de jeter le plan de mon œuvre entier, après avoir trouvé la clef de moi-même — clef de voûte, ou centre, si tu veux, pour ne pas nous brouiller de métaphores —, centre de moi-même, où je me tiens comme une araignée sacrée, sur les principaux fils déjà sortis de mon esprit, et à l’aide desquels je tisserai aux points de rencontre de merveilleuses dentelles, que je devine, et qui existent déjà dans le sein de la Beauté. »

Ce « Grand Œuvre », ce « Livre […] tenté à son insu par quiconque a écrit, même les Génies », Mallarmé ne l’a pas écrit. Hérodiade, L’Après-midi d’un faune, Le Coup de dés, les Vers de circonstance… en sont des fragments, des échos. Nombre d’entre eux ont été trouvés, après la mort du poète, dans ses papiers que sa veuve et sa fille n’ont pas détruits, désobéissant à ses ordres : « Brûlez, leur intimait-il à la veille de sa mort. Dites qu’on n’y distinguerait rien, c’est vrai du reste, et vous mes pauvres prostrées, les seuls êtres au monde capables à ce point de respecter toute une vie d’artiste sincère, croyez que ce devait être très beau. »

Un article Télérama.fr

En librairie le 28 Mars . Editions Gallimard.