Nous ne sommes pas dupes des instrumentalisations…

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Le journaliste Serge Halimi, fils de la militante féministe, a déclaré qu’il ne participerait pas à l’hommage national prévu par Emmanuel Macron le 8 mars prochain, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.

Dans une déclaration faite à l’AFP ce dimanche 5 mars, le journaliste Serge Halimi, l’un des fils de Gisèle Halimi, s’est positionné contre l’hommage national prévu à sa mère le 8 mars prochain pour la Journée internationale des droits des femmes.

L’ancien directeur du Monde diplomatique critique, dans cette déclaration, “la décision de l’Élysée”, qui “intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes”. Selon lui, la militante féministe, décédée en 2020, “aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés”.

Quand Pantin devient Pantine ( tiens, ça faisait longtemps que je n’avais pas rempli la rubrique « ça m’énerve »)

Afin de montrer son engagement en faveur de l’égalité homme-femme, la ville de Pantin en Seine-Saint-Denis a pris la résolution pour 2023 de féminiser son nom et devient « Pantine » !

Ah mais il fallait y penser. Sûr que cela va tout résoudre!

Reste à espérer que le maire de Juan-les -pins n’aura pas la même idée!

Pantin, ce mardi. La ville a décidé de renommer symboliquement sa commune « Pantine » cette année pour sensibiliser les habitants aux inégalités hommes-femmes.

Coup de gueule: Non aux marabouts de tous poils….

J’ai reçu cette nuit via WP pas moins de 6 messages de Marabouts de tous poils…

L’un m’enjoignait de me procurer une cape d’invisibilité ( Harry Potteux sort de ce corps!) et me promettait en même temps le grand amour! Je ne suis pas gouvernée par la logique mais quand-même…Passez-donc votre chemin…Ma seule philosophie sur WP d’être étant celle-ci…Personne n’y doit obliger personne…et je ne vends rien…J’espère donner…

et pendant que j’y suis…Aux quelques-uns qui le pratiquent…

Faire clignoter vos articles pour l’obtention toujours plus grande de like agresse l’âme et les yeux…et me donne une envie furieuse de me désabonner de vous…

Lettre d’Annie Ernaux au président Macron…

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Cergy, le 30 mars 2020

Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et  ce qu’on pouvait lire sur la  banderole  d’une manif  en novembre dernier –L’état compte ses sous, on comptera les morts – résonne tragiquement aujourd’hui. Mais vous avez préféré écouter ceux qui prônent le désengagement de l’Etat, préconisant l’optimisation des ressources, la régulation des flux,  tout ce jargon technocratique dépourvu de  chair qui noie le poisson de la réalité. Mais regardez, ce sont les services publics qui, en ce moment, assurent majoritairement le fonctionnement du pays :  les hôpitaux, l’Education nationale et ses milliers de professeurs, d’instituteurs si mal payés, EDF, la Poste, le métro et la SNCF. Et ceux dont, naguère, vous avez dit qu’ils n’étaient rien, sont maintenant tout, eux qui continuent de vider les poubelles, de taper les produits aux caisses, de  livrer des pizzas, de garantir  cette vie aussi indispensable que l’intellectuelle,  la vie matérielle.

Choix étrange que le mot « résilience », signifiant reconstruction après un traumatisme. Nous n’en sommes pas  là. Prenez garde, Monsieur le Président, aux effets de ce temps de confinement, de bouleversement du cours des choses. C’est un temps propice aux remises en cause. Un temps   pour désirer un nouveau monde. Pas le vôtre ! Pas celui où les décideurs et financiers reprennent  déjà  sans pudeur l’antienne du « travailler plus », jusqu’à 60 heures par semaine. Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d’un monde  dont l’épidémie révèle les inégalités criantes, Nombreux à vouloir au contraire un monde  où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité. Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie,  nous n’avons qu’elle, et  « rien ne vaut la vie » –  chanson, encore, d’Alain  Souchon. Ni bâillonner durablement nos libertés démocratiques, aujourd’hui restreintes, liberté qui  permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de radio – d’être lue ce matin sur les ondes d’une radio nationale.

Annie Ernaux

Le ficus de Noël

il n’y aura pas d’entrain à Noël, pas de sapin non-plus en salle des profs, une seule guirlande sur Gérard- le ficus en mort cérébrale depuis une vingtaine d’années (Les boules nous les avons dans la gorge)

Notre cuisinier quant à lui se demande COMMENT il va pouvoir assurer les 450 repas journaliers pour les enfants jusqu’à vendredi…faute de moyens.

le ficus

A ma zone de poèmes

Reçu ce soir un nouvel abonné qui pour s’assurer de mon abonnement en retour à liké pas moins de 35 poèmes dans un temps record de trois minutes…

Impression de me trouver sur une plateforme de commerce. Le robot Wp va me dire que j’ai battu un record…

C’est laid. J’essaie d’offrir le contraire.

Je ne vends ni n’achète rien…

On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans…Et mes élèves…

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Le dernier chapitre des classes de quatrième est DIRE L’AMOUR…Tout un programme …Que j’aime beaucoup en général si ce n’est que la fatigue aidant ce matin je me suis sentie assez désespérée…Allez, je vous offre une petite série de remarques bien énervantes…Tout d’abord, ce poème est étudié en parallèle de celui de Baudelaire , À une passante, sous la dénomination : l’amour fugace…ah , le « fugace »: « c’est un pain chaud avec du fromage et des lardons! »…Mais bien sûr…Vient ensuite un tableau sous lequel il faut répertorier les cinq sens et les images du poème correspondantes…C’est quoi les cinq sens?…Bon, on finit par retrouver les cinq et on les inscrit au tableau…

Vient ensuite le problème du vocabulaire…Ci-dessous en gras tous les mots inconnus de mes élèves…

On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
– Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
– On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L’air est parfois si doux, qu’on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits – la ville n’est pas loin –
A des parfums de vigne et des parfums de bière…

II

– Voilà qu’on aperçoit un tout petit chiffon
D’azur sombre, encadré d’une petite branche,
Piqué d’une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche…

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! – On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête…
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête…

III

Le coeur fou robinsonne à travers les romans,
– Lorsque, dans la clarté d’un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l’ombre du faux col effrayant de son père…

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d’un mouvement vif…
– Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu’au mois d’août.
Vous êtes amoureux. – Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût.
– Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire !…

– Ce soir-là…, – vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade…
– On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.

En fait, ce qui m’a déprimée, c’est la seule méconnaissance des tilleuls…Quand-même…Quant à tapageurs ils en ont trouvé le sens seuls à partir de l’expression « Tapage nocturne », connue de tous cette fois….

T’as vu Arthur? Un village normand t’est plus dépaysant que l’Abyssinie…Et moi mes seules armes sont patience et bienveillance, patience et bienveillance…

Bon, une petite chanson pour la route…