Une journée folle dans le parc de Clères…

Cleres

C’est le sujet du concours de nouvelles organisé par le Haut-Cailly…Et comme chaque année je vais présenter non pas un élève mais deux à ce concours (un garçon et une fille)..Ces deux dernières années deux de mes élèves ont remporté le prix des moins de 18 ans…

Voici le règlement de ce concours qui ne s’adresse pas qu’aux scolaires mais à tous et qui offre en outre un très beau fond documentaire sur Clères (lieu où j’exerce) que je vous recommande. C’est ici.

En attendant les élèves travaillent pendant les vacances…Et m’envoient via mail leur travail…

 

Voici le premier jet d’Adélie Demonfort:

 

 

A BEAUTIFUL DAY IN CLERES

 

     Mardi quinze juin mille neuf cent vingt six, les paysages défilent sous les yeux d’un jeune homme. Il est assis dans un train venant de la gare Rouen Rive Droite. Il regarde par la fenêtre. Il semble rêveur, il sourit. Lorsqu’il s’adresse au personnel, on lui remarque un petit accent britannique. Aux alentours de neuf heures, ce train entre en gare de Clères. Quelques secondes plus tard, les portes du train s’ouvrent et laissent entrevoir la silhouette du jeune homme, Francis Fooks. Il était parti la veille de Londres, sa ville natale où il avait séjourné un mois afin de rendre visite à des amis d’enfance et aux derniers membres de sa famille vivant à Londres. A l’aube, il avait pris le Golden Arrow, un service de «train bateau» qui reliait la ville à la Gare du Nord, à Paris. Ensuite, il avait pris un autre train jusqu’à Rouen, puis jusqu’à Clères. Devant la gare, attend, les yeux remplis de joie et le sourire aux lèvres, une jeune femme. Francis, dès sa sortie du train, s’empresse de la prendre dans ses bras. Les deux amants se retrouvent enfin. La jeune fille, Suzanne est accompagnée par Herbert Milighan, un anglais, avec qui son amant partage la direction du parc zoologique de Clères. Les deux enfants d’Herbert et d’Hilda, sa femme,  s’appellent Lionel et Madeleine, ils ont quatorze et sept ans. Les deux couples s’entendent très bien et cela, depuis de nombreuses années. En effet, Francis, Herbert et Hilda se connaissent depuis tout petits et sont arrivés, il y a dix ans de cela, ensemble de Londres à Clères. Tout le monde est très heureux de voir revenir Francis dans le village. C’est une journée de juin très ensoleillée. Afin d’apprécier ces belles retrouvailles, les amis décident de se rendre ensemble, à pied, de la gare jusqu’au parc zoologique. Ils descendent de la gare, longent l’école communale des garçons où les élèves profitent de la récréation pour se donner dans toutes sortes de jeux. Les amis continuent de descendre et arrivent au seuil de la nouvelle mairie inaugurée un an auparavant. Ils se dirigent ensuite vers le cœur du village, autour des halles et de la rue principale. En effet, les nombreuses activités qui s’y trouvent attirent beaucoup de Clérois et de personnes venues d’ailleurs. Dans les halles, on peut visiter, au premier étage le musée cantonal. Au rez-de-chaussée, aujourd’hui mardi, il y a le marché. Les amis le traversent et Gladys et Lionel ne peuvent s’empêcher de réclamer à leur mère de leur acheter des gourmandises. Autour du centre d’animation communale, les halles, on trouve des magasins de bouche. Francis, après son long voyage a faim ; il se rend donc dans la boulangerie où il achète des gâteaux pour tout le petit groupe. Dans la rue, Lionel est toujours fasciné par les bicyclettes et les voitures. Mieux encore, il voit les premiers cars apportant des touristes au parc zoologique. Gladys, elle, est occupée à jouer avec d’autres enfants autour des halles, mais Hilda la surveille de près : elle n’est pas rassurée par la présence de tous ces transports. Aux alentours de dix heures et demie, le groupe arrive face à la grande grille de l’entrée du parc, en même temps que les premiers visiteurs. Francis et Herbert sont fiers et heureux de retrouver leur propriété ainsi que d’offrir ce terrain de jeux de rêve à Lionel et Gladys. Tandis que les enfants s’amusent à découvrir toutes les possibilités que leur propose ce terrain, les femmes cherchent un endroit à l’ombre pour installer une nappe dans l’herbe et pique-niquer tous ensemble. De leur coté, les hommes, qui dirigent le parc durant les absences de Jean Delacour lorsqu’il effectue des recherches sur d’autres continents, se rendent à la rencontre de leurs sept employés pour quelques vérifications.  Ils commencent par l’administration : Marguerite la concierge et Simone la secrétaire. Marguerite est chargée d’accueillir les visiteurs. Francis et Herbert se rapprochent ensuite du château, bâti à partir d’anciennes fondations datant du château médiéval du XV ème siècle, au XVIII ème siècle. Ils entrent dans le château, font un tour rapide afin de vérifier que tout est prêt pour accueillir les visiteurs qui souhaiteraient le découvrir. Le parc comprend 12 hectares, il est divisé entre un parc animalier et un jardin botanique. Les hommes vont ensuite voir l’éleveur et le jardinier qui commencent leur journée de travail auprès des plantes et des animaux. Francis et Herbert retournent ensuite auprès des enfants et des femmes. Ils improvisent une promenade dans le parc. Les enfants courent dans les grandes étendues d’herbe. Le parc attire beaucoup d’artistes, venus de près ou de loin. Dans l’herbe, face au château, un peintre a installé son chevalet et commence la réalisation d’une toile. Un peu plus loin, le long du chemin, assis sur un banc, un vieillard griffonne quelques mots sur son carnet. Hilda le connaît bien, c’est son voisin, il profite de sa vieillesse pour écrire de la poésie. Lionel et Gladys, de leur coté, ne quittent pas Pierre, l’éleveur dont le travail auprès des singes fascine. Le petit groupe déambule dans le parc pendant encore une heure au moins. Ils observent les animaux, les grands arbres qui abritent le parc… L’heure est passée, il est maintenant plus de midi, et Gladys se plaint d’avoir faim auprès de sa mère. Hilda propose donc au groupe de se diriger vers la nappe de pique-nique qu’elles avaient installée tout à l’heure avec Suzanne. Après son long voyage, Francis est lui aussi enchanté par l’idée de manger. Les femmes avaient installé le pique-nique sur la partie d’herbe entourée de fleurs, qui se trouvait face au château. Les amis s’installent, et commencent à manger ce qu’ils avaient acheté au marché sous les Halles quelques heures auparavant. Ils commencent par se servir chacun un verre d’une bouteille de limonade. En entrée, ils mangent des radis. Hilda présente ensuite le plat, acheté par Suzanne le matin, des tranches de viande rôties accompagnées d’une salade verte et de fromage. Tout cela avec du pain. Enfin, le moment tant attendu, surtout par les enfants, arrivent : le dessert ! Francis avait acheté le matin des gâteaux à la boulangerie, pour le plus grand plaisir de tous. Il y a des tartes aux fruits pour les dames et des religieuses au chocolat pour les hommes.  Tous dégustent leur gourmandise avec plaisir. Après le dessert les enfants retournent jouer un peu plus loin dans l’herbe et les adultes se servent un peu de liqueur. Une fois le repas terminé, les adultes rangent ensemble la nappe. Ils partent s’installer à quelques mètres de là, à l’ombre, sous un grand chêne. Suzanne ouvre un livre, et se plonge immédiatement dans sa lecture. Quant à Hilda, elle va retrouver ses enfants pour leur dire quelques mots en anglais, comme elle en a l’habitude, afin qu’ils apprennent la langue maternelle de leurs parents. Herbert lui, s’allonge non loin de Suzanne sous le chêne et commence à se reposer. Francis décide de retourner à la rencontre de ses employés, notamment pour se renseigner sur les acticités durant son absence, lorsqu’il était à Londres. Deux heures se sont écoulées, avec tout cela, il est maintenant seize heures et demie. C’est la fin de la journée pour le parc zoologique dont les derniers visiteurs s’en vont. Francis et Herbet partent à la rencontre de leurs employés pour leur donner des instructions quant à la gestion du parc le lendemain. Les femmes et les enfants profitent de l’absence de visiteurs à cette heure pour profiter pleinement du parc. Environ une heure plus tard, les hommes sont de retour. Tous ensemble, ils se dirigent vers la sortie du parc. Francis ferme la grille. Le petit groupe marche quelques minutes afin de retrouver leurs premières voitures acquises plusieurs mois auparavant. Le petit groupe se divise dans les deux voitures pour remonter dans leurs hameaux, Le Grand et Le Petit Cordelleville qui se situent à cinq minutes de voiture, à la sortie de la forêt qui est au-dessus du parc zoologique. Arrivés à la sortie de la forêt, on trouve un croisement, à gauche il y a le Grand Cordelleville et à droite le Petit Cordelleville. Les deux voitures tournent à droite, et se retrouvent dans l’allée d’une grande maison appartenant à Herbet et Hilda. Tous descendent de la voiture et rentrent dans la maison où ils retrouvent les chiens du couple, un épagneul breton et un golden retriever. Les amis décident de partir faire une promenade dans le hameau, en passant par les champs et la chapelle du Petit Cordelleville afin que les chiens puissent se défouler. A peine la grille de la propriété de Herbert et Hilda ouverte, les chiens partent à toute vitesse loin devant suivis de près par Gladys et Lionel. Le groupe d’amis arrive face à la petite chapelle du Petit Cordelleville, ils pénètrent dans le cimetière et se recueillent quelques instants sur les tombes de connaissances passées. Ensuite, ils entrent dans la chapelle et prient, ils espèrent de bonnes choses pour leur famille… Enfin, ils sortent de la chapelle, rentrent par les champs, où le soleil baisse et disparaît au loin derrière les fleurs bleues du lin à perte de vue…

 

Et celui de Lucas Lefèvre:

 

Lorsqu’un imprésario doit choisir ses talents, il n’est pas toujours simple pour lui de bien les sélectionner.

Quand, Mme Judith De Hess les choisit, il en est tout autre ! Cette femme avait vraiment un don, celui de dénicher les premières célébrités du cinéma Français et/ou dans bien d’autres domaines, comme des écrivains, ou encore des musiciens. Elle avait vu naître, se façonner des artistes tels que : «  Ernest Hemingway » qu’elle avait rencontré et, avec qui elle avait sympathisé durant la « der des der » ou « Jean Gabin », qu’elle avait rencontré aux Folies Bergère lors de ses débuts. C’est de là, que tout commença, que son parcours fit qu’elle se retrouvait ici. Fille d’ouvrier allemand, elle suivit des études en Alsace, durant lesquelles, elle apprenait le français pour réaliser son rêve, vivre à Paris.

Il était à peine douze heures dans le quartier de Montmartre, quand Judith, partit avec Guillaume son assistant, pour le rendez-vous avec Joséphine Baker autour d’un déjeuner copieux, dans un restaurant réputé de la capitale afin de discuter de l’avenir de la chanteuse, alors mondialement célèbre.

Judith, une femme franche et directe, alla droit au but et annonça à la jeune danseuse qu’elle était promise à un avenir radieux mais, qu’un contretemps, s’était installé ! … La jeune artiste, toute émoustillée par ses émotions, n’en revenait toujours pas d’être arrivée aussi loin si rapidement. Sachant que ses jours de gloire « extrême » se trouvaient encore devant elle, Judith lui annonça qu’elle avait manqué le rôle qui la propulserait vers cette gloire… . Ce rôle : occuper l’Opéra de Paris, le temps d’une soirée pour le plus grand bonheur du public.

Joséphine entra dans une colère noire, faisant trembler les murs du restaurant, le quittant sur le champ.

Judith, n’acceptant pas l’échec, qui était pour elle, « Inenvisageable», n’ayant jamais dû à l’affronter, prit longuement le temps de réfléchir à une éventuelle décision.

Judith et Guillaume quittèrent le restaurant pour rejoindre leur bureau à Barbes. Les jours passèrent et les semaines difficiles défilèrent quand la décision fut irrévocable. Judith alerta Guillaume de son départ pour la campagne pour réfléchir à son avenir incertain. Sans mari, sans enfant, le rêve étant de moins en moins beau, prenant une tournure, tout autre, que celle imaginée à l’origine par la petite fille, elle prit sa décision et, le lendemain du 6 septembre 1929, dès l’aube, elle décidait de prendre le premier train pour aller à Rouen. Durant le trajet, elle réfléchissait à son arrivée, elle tomba sur un riche investisseur acceptant de l’accompagner jusqu’à son village de la Vallée de la Seine en Seine-Inférieure : Clères, « Clères ? » un village d’environ 780 habitants coincé entre Neufchâtel-en-Bray et Rouen ; c’était l’endroit rêvé par Judith. Une campagne loin de tous les problèmes de la vie citadine, parfait pour réfléchir à ce qu’elle ferait de sa vie. Judith prit une chambre dans l’auberge du village et décida finalement d’aller marcher dans les rues du village, et sous la lueur jaunâtre des luminaires, elle aperçu une silhouette au loin. Ce n’était autre que le jeune ambitieux ornithologue Jean Delacour ayant acheté le château, neuf ans auparavant pour y implanter un parc animalier ouvert en extérieur. Elle fraternisait avec le scientifique autour d’un verre de rhum, puis deux, et un cigare de la collection personnelle que Jean collectionnait. Ils burent jusqu’à ce qu’ils leur deviennent impossible de compter et accepta au préalable de l’héberger gratuitement jusqu’à ce qu’elle trouvât une solution. Il décida, après une courte cohabitation, que Judith pourrait rester car cela ne lui posait aucun problème. Après tout, ce n’était pas la place qui manquait dans le château de Jean, se sentant de plus en plus seul, ces derniers temps. Elle prenait plaisir, à observer chaque individu résident dans le parc. Jour après jour, elle inscrivait le comportement de chacune des espèces présentes, leur mode de vie, leur reproduction et même leur cycle de migration. Le moment venu, elle décida de les peindre. C’était une véritable redécouverte de soi pour Judith. Qui pouvait aimer passer la plupart des ses soirées dans des cabarets, où elle appréciait passer le temps au rythme des charlestons avec son ami Jean. C’était devenu un rituel pour les deux complices inséparables. Certains soupçonnaient une relation plus qu’amicale et beaucoup de gens jasèrent à la campagne, ça n’était pourtant jamais allé plus loin. La jeune femme en profitait pour retourner voir l’investisseur qui l’avait accompagné et lui demandait si elle pourrait lui donner ses ouvres pour les vendre en ville. Cela ramènerait les plus curieux jusqu’à Clères, qui venait tout juste, d’implanter une gare reliant la petit campagne à la grande ville de Rouen. L’investisseur se nommait Philippe, il trouvait le projet ambitieux, surtout venant d’une femme, et accepta de vendre les œuvres de la jeune artiste qui faisaient fureur en ville !…À suivre,,,

Je vais évidemment les faire retravailler, sinon ce ne serait pas drôle, mais en attendant je juge leur travail de grande qualité….

 

 	
	

Le ficus de Noël

il n’y aura pas d’entrain à Noël, pas de sapin non-plus en salle des profs, une seule guirlande sur Gérard- le ficus en mort cérébrale depuis une vingtaine d’années (Les boules nous les avons dans la gorge)

Notre cuisinier quant à lui se demande COMMENT il va pouvoir assurer les 450 repas journaliers pour les enfants jusqu’à vendredi…faute de moyens.

le ficus

Brigades d’intervention poétiques/ J3: Un peu de poésie chantée…

Un peu de douceur et de Brassens avant …le cross du collège

 

 

Philistins

(Poème de Jean Richepin)

Philistins, épiciers
Tandis que vous caressiez,
Vos femmes

En songeant, aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent

Vous pensiez, Ils seront
Menton rasé, ventre rond
Notaires

Mais pour bien vous punir
Un jour vous voyez venir
Sur terre

Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes

Les Brigades d’intervention poétiques.(BIP)

Pour que la poésie soit un art de vivre et pas un exercice scolaire…

J’ai sollicité à nouveau ( et pour la huitième fois) la venue des brigades d’intervention  poétique dans mon établissement… Ils commencent à entrer dans les classes dès demain, quelle que soit la matière…Je me glisserai doucement dans la salle d’à coté demain pour filmer car chez moi ce sera pour mercredi…J’ai laissé le choix des poèmes aux deux comédiens…

À la suite une classe de sixième écrira des poèmes avec eux sur 6 séances puis mes élèves mettront en voix ces textes écrits par l’autre classe…Ceci nous amène jusque fin janvier pour une restitution finale…

 

 

Le principe des B.I.P. est simple :

Chaque jour, même heure, même classe, deux comédiens viennent offrir la lecture d’un poème aux élèves sans aucun commentaire ; la porte de la classe s’ouvre discrètement, quelques mots s’échappent et voyagent dans les têtes attablées,
une couleur, une musique… la porte se referme discrètement…
Chut…, à demain !

 

juste réfléchir…

 

L’objectif est de « donner » la poésie comme une parole vivante en l’abordant sous toutes ses formes (univers classique, contemporain ou en chant) tout en s’adaptant à la tranche d’âge concernée.


Le jeu varié des comédien(ne)s tantôt fantasque, jubilatoire ou tout en émotion apporte cette parole livrée sous la forme d’une scène ou d’un dialogue long, court, absurde, rigolo ou qui fait réfléchir. La poésie prend une dimension théâtrale sans tomber dans la profération de vers dans une attitude de déclamation ostentatoire.


En combinaison orange, ils amènent ce décalage et offrent aux élèves la possibilité de savourer un moment de complicité, en oubliant l’idée de simple « récitation ».