Barbara Auzou – Sur l’herbe jubilatoire

Merci à toi Marcello

MasticadoresFrance / Editor: Marcello Comitini

tu es ici

sans que j’aie eu à préparer ma peau

pour te plaire

tu es ici comme la maison dernière

tes yeux longent mes yeux avec tous leurs critères

bleus

à me hisser au plus doré de moi-même

râle de l’aube avec tous ses vents illusoires

confins orange de l’enfance qui me vont

comme un gant

velours sur le ventre blanc du matin

tu es ici ma paresse tiède

tes doigts remontent jusqu’à la naissance

de mes cheveux

sabres de douceur et tendresse cérémonielle

dont le ciel s’avise suspendant un instant

ses oiseaux trompés par la transparence

de cette si tardive récompense

j’entends éclater jamais différées

les gousses tendres de la lumière à mains nues

je sais qu’il y a désormais un chemin de jambes

recommencé

gourmand sur l’herbe jubilatoire

Barbara Auzou

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‘Cette lenteur…’

Un poème tendrement mélancolique de Barbara Auzou dit sur des tableaux du maître des nocturnes de Prague, le peintre Jakub Schikaneder (XIX-XXèmes) et sur une musique composée et jouée à la guitare par Yamandu Costa.

Chaque page de notre vie pèse son poids de tendre nostalgie, et curieusement, avec le temps le livre de mille pages nous semble si léger.

Merci Lelius. J’en suis extrêmement émue.
Tu es un conteur…

De braises et d'ombre...

L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente

Arthur Rimbaud – Le pont Mirabeau

C’est à pas lents et mesurés qu’il nous faut traverser les saisons de nos souvenirs pour ne surtout pas les déranger.
– Au rythme tendrement nostalgique du poème de Barbara Auzou :

Cette lenteur qu’on ne voit pas passer

parfois le souvenir s’étonne

d’avoir fait son temps

demain est arrivé avec cette lenteur

qu’on n’a pas vu passer

nous avons habité

cette géographie particulière

nous sentant blessés souvent en plein cœur

de ces envols dont nous n’étions pas

demeure dans la cour intérieure

la régulière scansion

de tout ce qui s’est blotti

demeure ce champ de luttes et de caresses

derrière les volets

le sel de la durée sur les pierres parentes

et l’amour n’était pas ce que nous en savions

vois comme il…

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Barbara Auzou – La poitrine des anges

Un grand merci à toi Marcello…

MasticadoresFrance / Editor: Marcello Comitini

à la poitrine des anges

je viens triturer de menues prières

pour que le môle s’allonge un peu

vers nos circuits de sel et leurs étranges visions

c’est une histoires de bateaux et d’oiseaux clairs

c’est une histoire de nuages convalescents

qui n’évoluent qu’en coulisse et creusent avec les dents

jusqu’au bleu

dans tes mains j’ai vu l’après de tout ce que tu fus

vu l’arbre de tes lointains

entendu l’essaim surpris de tes printemps

et la mer cette grande actrice à la dérive et aux yeux ronds

me tenait le cadre

dans l’espoir que je surgisse à temps

et qu’aux sourires posés sur nos visages on jouisse

de la suspension stupéfaite et définitive

entre deux ponts

Barbara Auzou

Je vis en Normandie où j’enseigne les lettres depuis 29 ans.
Si je n’ose publier mes poèmes que depuis 2017, je peux dire que j’écris depuis toujours et c’est davantage une…

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La poésie est un pied blessé / Reprise

la poésie est un pied blessé dans la foulée des conquérants

une écaille de lune par les mots traversée qui réclame le firmament

d’une autre gestuelle

la poésie est une citadelle où quelque chose s’est tu avant de parler

au coeur d’un autre soleil déjà

c’est un vent debout décanté et tout droit

le corps nu sous le vin de la robe

le langage premier d’une nécessité qui ne mine que les fous

 

Barbara Auzou

« Mousses d’infini » de Barbara Auzou

Un grand merci à AFROpoésie

AFROpoésie

Poème de Barbara Auzou (1969-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE

La forêt de Kakamega – Wikipedia

peut-être

qu’avec la grâce de ce qui a consenti

à la formidable chaîne de la vie

et suivant le rayon vert

des lichens la douce tyrannie

exhumerons-nous nos herbiers secs

à ciel ouvert

ouvrirons-nous des clairières

bonnes à danser

tu me souris

il y a sous les fougères des mousses d’infini

à faire pâlir tout rêve d’éternité

derrière ton genou le basilic camphré

de toutes les connivences

et la syntaxe de ceux qui s’aiment

épouse si bien la danse et le poème

que les lunes longtemps tournées dans les corps

enfantent plus de jungles que de déserts

le touraco bleu s’endort à l’épingle

de tes mains légères

dans tes yeux forestiers s’étire doucement

l’instant sonore d’une promesse

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Gioielli Rubati 234: sossu – Barbara Auzou – Giancarlo Stoccoro – Vanna Carlucci – Luca Parenti (Yoklux) – Nadia Alberici – Antonio Bianchetti – Mauro Contini.

Un grand merci Flavio

almerighi

mi bagna l’aria dell’alba, è velo che veste la pelle
.
mi bagna l’aria dell’alba,
è velo che veste la pelle
al calore della luce che
quel campo d’erba raso
ancora profuma di fieno
.
stordite sono le farfalle
essenza di fiori.
.
Poche righe scritte nel libro,
nel tempo
che mi sfugge
.
di sossu, qui:
https://tanaliberatutti843257877.wordpress.com/2023/01/20/mi-bagna-laria-dellalba-e-velo-che-veste-la-pelle/
.
*
.
Spazio riconciliato
.
e se ancora mescolo
grandi riserve di innocenza
e amore
con l’ardore di un volo di uccelli
e l’ostinata dolcezza degli stolti
è che c’è solo un passo
dalla foschia alla luce accecante
un volo dalla finestra all’eternità
vista da dietro
che nel semplice ordine del fiume
dove vanno orgogliosi i pescatori
riconosco
nella traversata principesca
del loro sorriso
il crudo e bellissimo equilibrio delle loro mani
riconosco
il sicuro enigma dei loro gesti ancestrali
nello spazio riconciliato
che sconvolge un intero tramonto
come un chicco…

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‘Au pied d’un seul arbre LXXII’

Extrêmement troublée Lelius, extrêmement émue…
C’est magnifique… Ta voix magnifie ce poème. Tellement.
Et je suis très touchée aussi par les citations que tu as choisies…
Sais-tu que la blogosphère n’est pas toujours tendre et que j’ai subi çà et là des procès d’intention…Merci à toi de savoir, de ressentir profondément combien ma poésie , bien que non-exempte d’une certaine mélancolie, célèbre la vie dans son intégrité.
Pleinement
Follement

Je t’embrasse avec amitié et gratitude…

De braises et d'ombre...

L’artiste, le vrai artiste, le vrai poète, ne doit peindre que selon qu’il voit et qu’il sent. Il doit être réellement fidèle à sa propre nature.

 Charles BaudelaireCuriosités esthétiques (édition 1868)

Car c’est être poète que regarder la vie et la mort en face, et réveiller les étoiles dans le néant des cœurs.

Christian BobinL’homme-joie

— Ces réflexions vous font-elles penser à quelqu’un en particulier ?

— A quelqu’une, en effet… !

Au pied d’un seul arbre LXXII

une lune est morte tout à l’heure

dans le carreau du temps

et dans un testament renouvelé

je souscris au semblable

à la barbe de ton ciel élégant

à quoi bon essayer de comprendre

comment fonctionne le monde dans l’allongement

des fenêtres

je veux avec toi vivre dans la robe longue

d’une vie végétale

faire pousser l’enfant qui rêve

derrière l’œilleton des sentences

on laissera d’abord aller…

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Barbara Auzou – C’est comme

Merci à toi Marcello…

MasticadoresFrance / Editor: Marcello Comitini

.

je te viens comme les feuilles

viennent aux arbres

le coeur à l’amour sans fin

je suis à la fois la totalité

et le fragment

je te viens sur la pente cahoteuse

de la distance

sur les prémices du temps

et c’est comme si à la pointe de nos fictions

partout il me fallait opposer

le souffle profond

et l’enraciné

la scène première

et la beauté qui ne se médite pas ailleurs

que dans tes yeux

et que tes yeux coordonnent

c’est comme un grand tour de racines autour d’un feu

central

comme la vie qui se souvient d’un extrême bleu

du pas joyeux d’une danse ancestrale

mûrie jusqu’à l’aube dans l’abrupte liberté

d’un monde sans dieux

sans céder à la gravité

doucement je te tends

mes mains comme poignées de rayons

qui en tout cherchent la réconciliation

Barbara Auzou

Lire dit-elle

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