
Je m’adresse aux absents
Au plaisir ordinaire Au jeu
De dupes du tout se vaut Au sang
Frileux Au chat qui gît dans la gouttière
Parce qu’il rêvait des cieux Au pavot détourné
Aux réunions qui réunionnent faute de mieux
On planifie pour se rassurer de l’échéance de la prochaine réunion
Pas pour trouver des solutions Mon garçon
À mes élèves mes agneaux mon troupeau qui signent en grand
De lettres de feu et malhabiles leurs écrits de peu comme un aveu
Impuissant d’être et qui les datent fiers pour atteindre une plage qui n’est pas pour eux
Sous leurs ongles enrhumés une épave Le cadavre appréciateur d’un jeu dangereux
Qui habite l’absence Je m’adresse au silence heureux
Calmement démoli Patiemment reconstruit du beau sur les lettres écrites et déchirées
De l’occasion perdue Je m’adresse à toi mon amour et je me demande comment
Et sur quelle herbe étrange et émue nous préservons encore la tige érectile et le labour nu
D’espérer
Barbara Auzou.
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