Ouvre la fenêtre

et puisque l’âme pour nous est surtout un parfum

ouvre la fenêtre

nos rêves bien tournés ne craignent pas les courants

d’air

la bouche des nuits est frottée de simple

et le vent malin ne cueille que des soupirs

vois le bouquet du jour se délier

bomber le torse et puis sourire

à la naïve rosée

vois la tendresse dépossédée toujours au-dessus

d’elle-même

prendre à témoin les oiseaux -ces athlètes innocents

de la montée dans l’été

qui ne peut plus attendre

qui ne voudra pas finir

et dont on changera les fleurs de peine

en grands soleils d’or

car ce qu’on croyait un décor

de la sève à notre poignet

est l’espace d’une vie en son entier

l’ubiquité de la beauté saisie d’un seul coup

 

Barbara Auzou

10 réflexions sur “Ouvre la fenêtre

Laisser un commentaire