
et je te rejoins
par l’éclisse bleue du coeur
la forêt des mains
Barbara Auzou
et je te rejoins
par l’éclisse bleue du coeur
la forêt des mains
Barbara Auzou
Photo Julie
à ta suite et dans l’heure que je sois faite vague montante et orpailleur
renifleuse de la chose tendue
intuition violente sur des abîmes renversés
retirées du monde rongeons la langue de la bête qui vocifère ses sentences fatales
de nos mains nues grattons la terre amoncelée derrière les yeux par les trop pâles outils mentaux
construisons des cabanes aux oiseaux
jusqu’à l’irruption du centre sensible sur la sphère totale
Barbara Auzou
dans ces ailleurs où s’inventent la vie
et nos visages de sable si sensibles
à la dictée idéale des doigts
tu vois il y a toujours une mer
une mer définitive où se retrousse l’âme
et se marient les oiseaux sur l’onde récidiviste
il y a toujours une fenêtre
elle est d’un bleu vigoureux toujours
qui rompt ses écumes avec ostentation
contre la lampe-tempête de nos corps
vois la lumière tourner encore chaque chose
à son avantage
jusqu’à faire du temps obscur un temps clair
de nos mots des silences
épris de l’inaliénable liberté du vivant
je veux avec toi partager la place et l’étreinte
la beauté gratuite de chaque instant
au commerce si simple qu’on l’ignore la vie durant
Barbara Auzou
Elle est venue par cette ligne blanche pouvant tout
aussi bien signifier l’issue de l’aube que le bougeoir du
crépuscule.
Elle passa les grèves machinales ; elle passa les cimes
éventrées.
Prenaient fin la renonciation à visage de lâche, la
sainteté du mensonge, l’alcool du bourreau.
Son verbe ne fut pas un aveugle bélier mais la toile
où s’inscrivit mon souffle.
D’un pas à ne se mal guider que derrière l’absence,
elle est venue, cygne sur la blessure, par cette ligne
blanche.
lampe de mes nuits:
dans ton âme à claire-voie
jouent tous les soleils
Barbara Auzou
Photo Julie
quand nous comprendrons enfin et que les formes anciennes se déferont sur les persiennes trop attachées aux rivages
nos regards interrogeront un monde réel dont on se souvient
flotté de tous les possibles
et sous l’ombilic d’un nuage naîtra à même le sable blanc la possibilité d’un arbre
Barbara Auzou.
vieillir est-ce faire provision d’existence
en déplaçant seulement la nuit un peu plus loin
est-ce se glisser entre les deux ailes de l’horizon
le sourire en coin de celui qui sait ne savoir rien
et s’en réjouit tandis que dansent les planètes douces
dans l herbe assoupie
est-ce s abandonner à la tendresse dépossédée
toujours au-dessus d’elle-même
et replacer les tremblants tréteaux sur le ventre
vergeturé de la terre
berceau de ton épaule verte tutelle où je m’endors
en inventoriant tes hauts silences
et tes sourires mystérieux
j’habite comme une chance ouverte
le poumon sans âge d’une région sentimentale
la tiédeur d’un rêve où les étoiles sont des soeurs
et l’amour dans le poème le plus grand combat
Barbara Auzou
Si le veut ton souffle
nous serons chant
Racines mêlées
branches enlacées
Toutes voix unique voie
Tous échos unique houle
Sur ta plage murmurante
nous nous entendrons
Silence
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