Tout ce que l’homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd’hui surgit devant le crime
Et cette bouche absente et Lorca qui s’est tu
Emplissant tout à coup l’univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu’on tue
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Ah je désespérais de mes frères sauvages
Je voyais je voyais l’avenir à genoux
La Bête triomphante et la pierre sur nous
Et le feu des soldats porté sur nos rivages
Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi les bagnes toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d’idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Un jour pourtant un jour viendra couleur d’orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d’épaule nue où les gens s’aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Louis Aragon
Lire dit-elle 
Parce que sinon, la poésie serait la science, qui aide l’homme à progresser mais ne l’aide pas à vivre et à sentir.
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Alors la poésie ne sert pas à progresser Marcello?
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Chère Barbara, sentir et vivre sontt le seul moyen de progresser. Un progrès intérieur qui augmente la sensibilité à ce qui se passe et nous aide à mieux le comprendre. Le progrès de la science est une autre chose. C’est utile mais oublie souvent l’homme, son humanité.
Bonne nuit.
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Elle sert à exprimer nos pensées les plus profondes, donc à réfléchir, et enfin à progresser. C’est ce que je pense.
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Je crois qu’elle ne sert pas à proprement parler, Julie, mais à atteindre le meilleur de l’humain oui.
d’ailleurs elle s’y épuise et renait de son épuisement à…
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c’est ce qui reste (si tout va bien) quand on a épuisé toutes les utilités, non ?
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La poésie, c’est comme l’art : elle semble inutile quand on y a accès. Mais rien que d’imaginer le monde sans poèmes, cela nous fermerait à un tout ensemble de sentiments, perceptions, ressentis et… connaissances !
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Merci de mettre des mots sur ce que je ressens… Effectivement, elle n’est pas utile pour vivre, on peu s’en passer comme l’art mais on se comprend mieux avec elle….
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Merci à toi
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La poésie permet d’atteindre à la beauté que l’oeil, ni les autres sens, ne peuvent percevoir, car la beauté suprême ne se montre pas devant l’esprit occupé à nourrir la chair, à rogner la graisse des os, à roder autour des tombes du monde où les morts enterrent les morts. La poésie partle au vivant et à celui ou celle qui veut lse laisser pénétrer par le vivant. 🙂
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C’est ce que je crois aussi…
Merci à vous Juan…
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merci… c’est ce que je pense et c’est si bien dit
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Bonjour, à tous….elle sert à ceux ou celles veulent s’en servir pour exprimer ce qu’ils a en eux : parfois ce sont des choses macabres, d’autres utopistes, d’autres beaucoup plus musicales, et ainsi de suite. Elle s’élève, s’écrit, se diffuse et ravie ceux qui la lise et l’apprécie. Et il y en a pour touts les gouts.
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Comme tu l’écris fort justement, elle ne sert à rien. Elle sert à nous faire toucher du doigt le rien, ce rien qui pourtant est et qu’on ne sait pas autrement appréhender.
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Je crois qu’elle sert à exprimer nos émotions, nos sentiments, parler de ce qu’on aime. Et cela n’est pas rien, même si cela semble inutile. Entasser nos sentiments dans un coin, sans y prêter attention est triste et dommage. Avec la poésie, on a une mémoire des sentiments et de quoi émerveiller les âmes.
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En tout cas elle n’est pas rien !
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La poésie ne sert strictement à rien !… Sauf, peut-être, à s’habiller de vent, à s’abreuver de lumière, à converser avec les nuages, à contempler le monde, assis sur un arc-en-ciel, à dessiner l’invisible…
Comme l’amour, la poésie ne sert strictement à rien… sauf, peut-être, à vivre ; seulement à vivre.
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Oui…
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Si elle est, c’est qu’elle est utile… 🙂
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Effectivement, la poésie ne sert à rien, pas plus que l’art, ou la musique, et c’est ce qui en fait la valeur essentielle. La poésie est à l’esprit ce que les abeilles sont à la nature, elle pollinise et ensemence et sa disparition, même temporaire, est signe de mort.
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Oui Xea B, merci…
C’était une provocation toute petite et surtout l’espace ouvert à la discussion…
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On ne peut que sourire au papillon qui vous tire la langue ! C’était une gentille provocation propre à ouvrir un intéressant débat.
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merci beaucoup…
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La poésie sert à dire ce qui ne peut pas être dit – elle est expression, elle déplace les limites de l’imagination, elle aide à mieux se connaître soi-même.
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Oui!
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Et pour vous, Barbara, à quoi elle sert la poésie ?
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J’étais un peu sérieuse quand je disais qu’elle ne servait à rien dans le sens que l’on donne au mot utile aujourd’hui.Je pense qu’elle est langage originel.
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Et toi as quoi sers-tu ? ferait mieux de se demander la réponse toujours prête…
L’Art ne sert à rien Mesdames et Messieurs, qui entre dans la vitrine de la rue du Commerce à tout faire.
Existai-je choisis-je de me demander ?
En réponse le Cercle des Poètes se forma de lui-même…
N-L
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Oh merci loiseaubleu, c’est joli !
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La poésie si un jour par malheur je m’interroge à son sujet ce serait d’avoir muté zombie🤢
Merci et bonne journée Emmanuelle…
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Merci Gabrielle.
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Elle sert à vivre et à rêver, à détruire les carcans, à baisser les barrières, à se défaire du temps, à coudre les mots, à en découdre avec les maux, à dépasser l’ornière de nos seules idées, à exprimer des sentiments, les plus enfouis comme les plus clairs, à expurger tous nos contraires ou à les rassembler à la lumière d’une plume solennelle ou réservée, éclatante, lucide et téméraire. La poésie, c’est oser. Peut-être est-elle même l’invisible tissu de notre humanité dans lequel nous pourrons encore nous draper, lorsque nous aurons tout perdu.
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Assez d’accord, merci à toi
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Pingback: De la poésie – La plume fragile
merci à toi….
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