Trois poèmes de Jeanne Benameur.

jeannebenameur_patrice normand_actes sudNée en 1952 en Algérie d’un père tunisien et d’une mère italienne, Jeanne Benameur arrive en France, avec sa famille, à l’âge de cinq ans. Elle devient professeure de lettres et l’écriture s’impose à elle comme une force émancipatrice et revendicatrice, à la fois intime et partagée. Ses romans – Les Demeurées (2000), Laver les ombres (2008), plus récemment Les Insurrections singulières (2011) – l’ont révélée à un large public. Au point de nous faire oublier que son premier livre était un recueil de poèmes  : Naissance de l’oubli (Guy Chambelland, 1989). En 2011, les Éditions Bruno Doucey ont facilité son retour à la poésie en publiant Notre nom est une île. Puis  en septembre 2012 Il y a un fleuve et en septembre 2014 De bronze et de souffle, nos cœurs, avec des gravures de Rémi Polack.

 

Il regardera longtemps l’eau
et saura
qu’il faut construire
le bateau
léger comme le souffle
le bateau qui ne cherche aucune route
qui ne porte rien
que lui
et la parole nue

 

Il y a un fleuve, Bruno Doucey, 2012

Trouver
invisible
l’empreinte d’une main
où poser la tienne
d’un pas
où mettre le tien
Tu apprends
lentement
la confiance
dans les traces de ceux
qui ont
disparu.

 

De bronze et de souffle, nos coeurs, Bruno Doucey, 2014

L’enfance de nos mères
est une terre sans aveu nous y marchons pieds nus.

Empesés, silencieux nous entrons
dans la géographie absente.

 

La Géographie absente, Bruno Doucey, 2017

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