Le souffle du temps

je joue parfois si doucement qu’on ne m’entend pas

j’ouvre les mannes du présent entre les deux ailes

de l’horizon

et je cueille les mousses de ta respiration

avec toutes ses baies rouges dans chaque souffle du temps

barrant le passage à tout ce qui voudrait ériger des murs

à tout ce qui buterait contre le velours d’un oiseau

qui branche

embrassons la nuit aux mains froides en nous souriant

l’espace d’une vie est courbe et l’envie de nous réchauffer

au fond aime son tremblement

laissons-la prendre nos âmes nos corps

et la verticalité du verbe

laissons-la repeindre nos yeux pour l’occasion

car ce qui semble un lait égaré de son cours

n’est que le faux-semblant d’une saison

qui tient ensemble tout ce qui est bouleversé

et assoit avec autorité le rêve bleu d’un éternel retour

 

Barbara Auzou

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