Palimpseste

tendre à la césure

je ponctue ta peau sonore

ton corps d’écriture d’orphelines pensées

cela fait bien longtemps que j’ai échangé

l’idée d’une mer pour un terrain boisé

au bout de la logique déviée d’un unique chemin

mais j’ai du pain pour les oiseaux du ciel

et s’il m’arrive d’emprunter leur sommeil

c’est pour rendre le notre plus léger

dans notre combat inexpiable et autonome

où ne faisant qu’une nous sommes doubles

nous aurons fait éclore un langage certain

un palimpseste de sable pour la voix

et pour les yeux le trouble sans souffrir

d’un jardin avec ses passereaux de l’extrême

et ses tremblantes épures

j’aimerais te dire qu’on aura fait pousser

des fleurs bohèmes sur l’aine reconnaissante des ravins

et que tenant ta main je me suis bien gardée de les cueillir

 

Barbara Auzou

10 réflexions sur “Palimpseste

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