Mots pour délier.

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Il te fallait, petite fille, des mots pour délier

et pour abolir les distances

qui tournaient en vain autour d’un soleil en vrille.

Et tu faillis mourir de faire des phrases qui tenaient

à deux mains le sens et le lait d’une trop longue patience

qui caillait dans les défroques

des dimanches d’insignifiance.

Tes consonnes mangeaient leurs voyelles et ta manière

propre de dire l’incompris au coin d’une nappe d’éxistence

faisait semblant de se donner et de repasser le couvert là

où le bavardage régnait pour retomber

en loques.

Tu avais repéré l’alarme à l’angle de l’oeil

et la balançoire des voix entre la vie et le deuil.

Alors au secret du mouvement

heure après heure

tu mâchais ces bouches errantes et sans âge

rêvant de figuiers qui se regarderaient de l’intérieur.

 

 

Barbara Auzou.

22 réflexions sur “Mots pour délier.

  1. Bonsoir,
    J’aime beaucoup tes poèmes 😍 ❤️. Si je me permets d’où te parvient l’inspiration? Car tu publie très souvent et tout tes poèmes sont tout aussi touchant l’un que l’autre et surtout remplit de sens et de jeu de mots. J’apprécie vraiment ta manière de jouer avec les mots, tu dois avoir beaucoup d’imagination……

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  2. La bande sonore éteinte
    la lumière en berne
    l’élan freine la balançoire en mouvements
    Qui a vu les aiguilles de l’horloge patiner
    cherche pour son poignet le zénith d’un cadran solaire intérieur
    La coquille pousse alors du calcaire en épaisses heurs
    quelque chose de tartre dans le mouvement
    Théâtre qui Bouffes
    un trombone tient la coulisse
    jusqu’à ce que la marge tourne la page piétinante
    Renverser le rite du temps en récoltes précoces roule comme sale farce aux mots quête naturels
    les chants n’enfantent plus que des arbres morts, qui dépérissent par manque de vers…
    N-L

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