Dans l’Atelier (XVI)

mouettes-13

Je t’ai posé des mers toutes droites

sorties de mes poches avec toutes leurs mouettes rieuses

faisant leurs gammes à la gorge adroite

du ciel. J’ai arrondi tes flancs pour les contenir

à ta dentelle et boire à mon tour à plat ventre

sur les roches résolument joueuses

qui soutiraient mes palmes, ma pelle à déterrer l’alluvion

et puis mes billes de verre

qu’invariablement tu me ramenais,

polie, au fond.

 

Barbara Auzou.

8 réflexions sur “Dans l’Atelier (XVI)

  1. Ni monarchistes pas plus que dogmatiques nos jeux d’ô ont pourtant un aspect royal et de la célébration d’une messe
    Leur beauté dans l’absence de tabous le doit à leurs vertus réelles
    Je ne mes souviens pas avoir tangué dans un résolu aussi clair de ressac dont j’ignorais non seulement le tempo mais méconnaissais le langage
    Vers mer et dentellière tu fais nouvelle version surtout quand tes palmes se mettent au boulot
    Je m’enroche sans conditions….
    N-L

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      • LA TORCHE

        Je vous aime, mon corps, qui fûtes son désir,

        Son champ de jouissance et son jardin d’extase

        Où se retrouve encor le goût de son plaisir

        Comme un rare parfum dans un précieux vase.

        Je vous aime, mes yeux, qui restiez éblouis

        Dans l’émerveillement qu’il traînait à sa suite

        Et qui gardez au fond de vous, comme en deux puits,

        Le reflet persistant de sa beauté détruite.

        Je vous aime, mon coeur, qui scandiez à grands coups

        Le rythme exaspéré des amoureuses fièvres,

        Et mes pieds nus noués aux siens et mes genoux

        Rivés à ses genoux et ma peau sous ses lèvres…

        Je vous aime ma chair, qui faisiez à sa chair

        Un tabernacle ardent de volupté parfaite

        Et qui preniez de lui le meilleur, le plus cher,

        Toujours rassasiée et jamais satisfaite.

        Et je t’aime, ô mon âme avide, toi qui pars


        Nouvelle
        Isis – tentant la recherche éperdue

        Des atomes dissous, des effluves épars

        De son être où toi-même as soif d’être perdue.

        Je suis le temple vide où tout culte a cessé

        Sur l’inutile autel déserté par l’idole ;

        Je suis le feu qui danse à l’âtre délaissé,

        Le brasier qui n’échauffe rien, la torche folle…

        Et ce besoin d’aimer qui n’a plus son emploi

        Dans la mort, à présent retombe sur moi-même.

        Et puisque, ô mon amour, vous êtes tout en moi

        Résorbé, c’est bien vous que j’aime si je m’aime.

        Marie Nizet

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